Avertissement : les informations fournies sur la plateforme Previ-baignade.org le sont à titre indicatif et ne sauraient dispenser l’utilisateur d’une analyse complémentaire et personnalisée. Ces données n’ont donc aucune valeur réglementaire.

Comment fonctionne le modèle de prévision ?

Le modèle bAInIAd s’appuie sur l’apprentissage automatique (intelligence artificielle) pour prévoir jusqu’à 5 jours à l’avance le risque sanitaire pour la baignade en lien avec la présence en concentration élevée des bactéries Escherichia coli et/ou des entérocoques intestinaux. Il s’agit de la principale mesure utilisée par les ARS (Agences Régionales de Santé) pour déterminer la qualité de l’eau de baignade et les recommandations ou décisions de fermetures de sites.

Ce modèle, développé par Akwari Coop, est basé sur des grandeurs physiques décrivant les conditions météorologiques, les marées, et les événements saisonniers. Il est construit grâce aux données publiques provenant des analyses supervisées par les ARS, ainsi qu’aux données libres issues de l’ECMWF (Institut Européen pour la météorologie) et de Météo France.

Les quatre niveaux de risque indiqués correspondent à des probabilités de dépassement de seuil de concentration d’E. coli dans l’eau de 500 UFC (unités formant colonies) /100mL et 185 UFC / 100mL pour les entérocoques intestinaux. Ces valeurs sont utilisées réglementairement pour qualifier la baignabilité d’un site en eau de mer à l’année, selon plusieurs règles statistiques.

Pour en savoir plus sur le fonctionnement, la construction et la performance du modèle, vous pouvez consulter ici les explications détaillées concernant le modèle.

Limites de l’indicateur de qualité

La prévision réalisée par le modèle bAInIAd’ ne tient en aucun cas lieu de garantie sur la qualité de l’eau pour la baignade. Seules les mesures  rapportées par les Agences Régionales de Santé ou disponibles physiquement sur site font foi, le modèle ne fournissant qu’un indicateur de risque. Des évènements indépendants de la météorologie et des phénomènes naturels peuvent générer un accroissement fort de présence bactériologique dans l’eau d’un site. De plus, le modèle bAInIAd’ détermine uniquement la tendance de la qualité microbiologique de l’eau, alors que d’autres types de pollutions accidentelles ou malveillantes, chimiques notamment, peuvent survenir.

Une couleur verte indiquée sur la carte n’est donc en aucun cas synonyme de baignade sûre, mais simplement de facteurs de risques moindres en ce qui concerne la présence d’E. coli. et d’entérocoques intestinaux, elles-mêmes servant d’indicatrice de pollutions bactériennes plus larges.

Par ailleurs, les sites de baignade peuvent être interdits d’accès pour d’autres raisons, telles que la présence de courant dangereux ou une mer particulièrement agitée.

Enfin, il existe une marge d’erreur potentiellement importante provoquée par l’incertitude intrinsèque aux prévisions météorologiques, qui se répercute sur la prévision de probabilité de concentration d’E. coli et d’entérocoques intestinaux.

Pourquoi prévoir la qualité des eaux de baignade ?

Anticiper pour réduire les risques sanitaires

Les bactéries fécales présentes en trop grand nombre dans les eaux de baignade peuvent être à l’origine de gastro-entérites, leptospiroses, ou de pathologies ORL.

Pour éviter ces contaminations, les Agences Régionales de Santé ont pour mission de veiller à la bonne qualité de l’eau de baignade à l’année. Mais des pollutions temporaires peuvent survenir, et déclencher une fermeture momentanée de sites de baignade, décidée par les pouvoirs municipaux.

L’anticipation d’une présence élevée de bactéries fécales peut aider à la gestion dynamique des sites de baignade, par exemple par une fermeture préventive en attendant les résultats d’analyses menées sur site, ou bien par un ajustement des dates de prélèvements pour une protection maximale.

Préserver les activités de conchyliculture

Avec la baignade, la conchyliculture (« élevage » d’huîtres, moules, et autres coquillages) est l’activité humaine la plus impactée par des pollutions bactériologiques de type Escherichia coli.

En effet, ces coquillages ont la propriété de concentrer les microorganismes en leur sein en filtrant l’eau, et peuvent rapidement devenir impropres à la consommation humaine, en particulier lorsqu’ils sont mangés crus ou peu cuits.

Une intervention possible consiste à relever temporairement hors d’eau les paniers qui contiennent ces coquillages, le temps que la pollution bactérienne se disperse suffisamment. C’est une pratique qui est largement facilitée par la prévision du risque de concentration bactérienne élevée.

Détecter d’autres pollutions par association

Les déversements ou lessivages des sols dus à des précipitations peuvent apporter d’autres types de pollutions. Celles-ci ne sont pas prises en compte par le modèle bAInIAd qui se base uniquement sur les bactéries E. coli et les entérocoques intestinaux, mais une forte concentration attendue de cette dernière peut être un marqueur d’autres pollutions, et donc mener à une vigilance particulière.

Cela peut notamment être le cas de pollutions chimiques ou organiques dont les origines sont les mêmes que celles d’E. coli : réseaux d’assainissement ou zones d’élevage.

aerial photography of large body of water and shoreline

A quoi sont dues les pollutions bactériologiques d’origine fécale ?

Deux origines principales de ce type de pollutions coexistent : humaine et animale.

La première résulte notamment des eaux claires parasites, qui peuvent mettre certains systèmes d’assainissement en sous-capacité. Ces saturations mènent à des débordements des eaux usées alors rejetés dans le milieu naturel récepteur (littoral, fluvial…).

La seconde est en grande majorité due aux élevages d’animaux dont les sols sont susceptibles d’être lessivés lors de précipitations, et les bactéries ainsi rejetées elles aussi dans le milieu naturel par ruissellement.

Pourquoi suivre les E. coli et les entérocoques intestinaux ?

Il s’agit des deux marqueurs de pollutions bactériologiques les plus fréquemment utilisés sur les sites de baignade français. Dans une perspective d’alerte précoce, il paraît plus approprié d’utiliser la concentration d’Escherichia coli. L’autre mesure règlementaire et systématique concerne les entérocoques intestinaux, qui sont quant à eux plus souvent associés à une pollution persistantes des eaux.